L’INFOX : Une naissance qui sentait déjà le charbon et l’enterrement

Aix-en-Provence, 2 avril 1940 — Il est 3h12 du matin. Le ciel pleure du charbon, les murs transpirent de la misère, et dans une baignoire émaillée fendue en trois, un bébé glisse entre les bras d’une sage-femme en deuil : Émile Zola vient de naître. Le bébé ne pleure pas. Il soupire déjà sur la condition humaine. 👶🖤

« J’ai senti dès le premier cri que cet enfant allait foutre en l’air le moral de l’humanité », racontera plus tard la voisine du dessus, Mme Grivolet, encore traumatisée par Germinal qu’elle n’a jamais lu.

Sa mère, une ancienne cantatrice reconvertie en ramoneuse par la guerre, déclare en serrant contre elle l’enfant encore gluant de placenta :

« Il est moche mais il est profond. »

Une enfance placée sous le signe de l’injustice sociale… et de la boue

Très vite, le petit Émile montre des signes d’excès littéraire. À l’âge de 3 ans, il rédige sa première complainte : “Misère, j’écris ton nom avec mon doigt dans la poussière de ma chambre sans fenêtre”.

L’instituteur, ému, démissionne et devient moine.

À 6 ans, Zola tente de syndiquer ses camarades de maternelle contre l’inégalité de la répartition des BN.

À 9 ans, il refuse de souffler ses bougies d’anniversaire :

« Je ne peux fêter une année de plus alors que le prolétariat n’a même pas de briquet. »

Tableau : Premiers exploits zoliens

L’adolescence : boutons, spleen et sueur de charbonnier

Émile grandit comme un personnage de ses propres livres : tout est prétexte au désespoir. Même les bonheurs sont des tragédies déguisées.

Il tombe amoureux pour la première fois à 14 ans… d’une fille qui préfère les romans de Paul Féval. Inconsolable, il écrit une trilogie intitulée La Femme, le Feu et l’Injustice du Goût Littéraire.

À 16 ans, il découvre le réalisme, ce qui n’arrange rien. Il se met à écrire avec des mots qu’aucun de ses copains ne comprend. Il perd ses amis, gagne des lecteurs.

« Zola, il avait toujours un truc à dire sur les pauvres. Même quand on lui demandait juste l’heure. » — Marcel, ancien camarade de banc, aujourd’hui apiculteur.

La célébrité… ou le début des emmerdes

Après avoir envoyé un manuscrit de 1200 pages à son boulanger à la place d’un ticket de pain, le destin d’Émile Zola bascule. L’éditeur Gallimard lui propose de publier Thérèse Raquin à condition qu’il enlève les 11 pages sur la description minutieuse du cadavre d’un noyé.

« On savait qu’on allait souffrir, mais on voulait savoir pourquoi. » — critique littéraire anonyme.

L’INFO : Émile Zola, un écrivain majeur du XIXe siècle

Émile Zola est né le 2 avril 1840 à Paris (et non en 1940, date fictive de notre pastiche). Fils d’un ingénieur d’origine italienne, François Zola, il perd son père à l’âge de 7 ans, plongeant sa famille dans des difficultés financières. Cette épreuve forge une grande partie de sa sensibilité sociale.

Après des études difficiles, Zola travaille comme employé chez Hachette, ce qui l’introduit au monde littéraire. Il commence sa carrière avec des articles et des critiques d’art, avant de publier Thérèse Raquin en 1867, roman sombre et novateur, qui marque le début de sa notoriété.

Zola devient ensuite le chef de file du naturalisme, un courant littéraire qui cherche à représenter la réalité sociale de manière quasi-scientifique, en s’appuyant sur l’observation et l’analyse des déterminismes sociaux. Sa série des Rougon-Macquart, fresque de 20 romans décrivant la société sous le Second Empire, reste son œuvre majeure.

Il joue également un rôle historique en prenant la défense du capitaine Dreyfus, injustement condamné, avec son célèbre article “J’accuse…!” en 1898. Cela lui vaut une condamnation et l’exil à Londres.

Zola meurt en 1902, probablement asphyxié par une cheminée défectueuse, dans des circonstances encore floues. Il est aujourd’hui reconnu comme un écrivain majeur et un intellectuel engagé.

Catégories : Littérature – Histoire

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