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Soumission chimique : Odeur, texture, couleur… Les laboratoires ont « six mois » pour modifier l’aspect de médicaments
L’INFO :
Soumission chimique : les laboratoires ont six mois pour modifier l’aspect des médicaments
🏷️ Mots-clés : #SoumissionChimique #ANSM #Médicaments #Sécurité #LaboratoiresPharmaceutiques
🔑 Points clés de l’article :
- Augmentation des cas de soumission chimique : En 2022, une hausse significative des signalements de soumission chimique a été observée, avec une augmentation de 69 % par rapport à l’année précédente. ANSM
- Implication des médicaments psychoactifs : Les médicaments tels que les benzodiazépines, les antidépresseurs et les opioïdes sont fréquemment détournés à des fins de soumission chimique, représentant 56,7 % des substances impliquées. ANSM
- Mesures de l’ANSM : L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) demande aux laboratoires pharmaceutiques de modifier l’aspect des médicaments à risque en ajoutant des colorants, des goûts amers ou des textures spécifiques pour alerter les potentielles victimes. ANSM
📝 Résumé de l’article :
Face à l’augmentation préoccupante des cas de soumission chimique en France, l’ANSM a décidé d’agir en collaboration avec les laboratoires pharmaceutiques. L’objectif est de rendre les médicaments psychoactifs plus facilement détectables lorsqu’ils sont administrés à l’insu des victimes. Pour ce faire, des modifications telles que l’ajout de colorants, de goûts amers ou de textures particulières seront mises en place. Les laboratoires disposent d’un délai de six mois pour proposer et appliquer ces changements, contribuant ainsi à la prévention des agressions facilitées par ces substances.
Une menace grandissante
La soumission chimique, définie comme l’administration à une personne d’une substance psychoactive à son insu ou sous la contrainte, est une pratique criminelle en nette augmentation en France. Selon les données de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), 1 229 signalements de soumission chimique suspects ont été recensés en 2022, contre 727 en 2021, soit une augmentation de 69 %.
Les médicaments psychoactifs en ligne de mire
Parmi les substances utilisées lors de ces actes, les médicaments psychoactifs occupent une place prépondérante. En effet, 56,7 % des substances impliquées sont des médicaments tels que les benzodiazépines, les antidépresseurs ou encore les opioïdes. Ces médicaments, détournés de leur usage thérapeutique, sont utilisés pour altérer le discernement des victimes, facilitant ainsi des actes criminels tels que les agressions sexuelles ou les vols.
L’initiative de l’ANSM
Face à ce constat alarmant, l’ANSM a décidé de prendre des mesures pour limiter le détournement de ces médicaments. Dès le début du mois de janvier 2025, l’agence a sollicité les laboratoires pharmaceutiques détenteurs d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) de médicaments à risque de soumission chimique pour qu’ils proposent des modifications visant à rendre ces substances moins susceptibles d’être détournées.
Des modifications concrètes
Les modifications suggérées par l’ANSM incluent :
- Aspect visuel : ajout de colorants pour rendre le médicament plus visible lorsqu’il est mélangé à une boisson ou un aliment.
- Goût : introduction d’une saveur amère ou désagréable pour dissuader une ingestion non intentionnelle.
- Texture : ajout de gélifiants pour modifier la consistance du médicament, le rendant ainsi plus détectable.
Ces modifications ont pour but d’alerter les potentielles victimes en cas d’administration à leur insu, réduisant ainsi les risques de soumission chimique.
Un délai de six mois pour les laboratoires
Les laboratoires pharmaceutiques disposent d’un délai de six mois pour proposer et mettre en œuvre ces modifications. Cette démarche s’inscrit dans une collaboration volontaire entre l’ANSM et les industriels du secteur, avec pour objectif commun de renforcer la sécurité des patients et de prévenir les détournements à des fins criminelles.
Une démarche européenne
L’ANSM ne limite pas son action au niveau national. Elle a également sollicité ses homologues européens afin de partager les bonnes pratiques et d’harmoniser les mesures de prévention à l’échelle continentale. Cette coopération internationale vise à renforcer l’efficacité des actions menées contre la soumission chimique.
Tableau récapitulatif des mesures proposées
Modification | Description | Objectif |
---|---|---|
Aspect visuel | Ajout de colorants pour une détection visuelle | Rendre le médicament visible dans les boissons ou aliments |
Goût | Introduction de saveurs amères ou désagréables | Dissuader l’ingestion non intentionnelle |
Texture | Ajout de gélifiants pour modifier la consistance | Faciliter la détection en cas de mélange |
Sensibilisation et prévention
En parallèle de ces mesures, l’ANSM insiste sur l’importance de la sensibilisation du grand public et des professionnels de santé aux risques de la soumission chimique. Des campagnes d’information et des formations spécifiques sont encouragées pour mieux détecter et prévenir ces actes malveillants.
Catégories : Justice – Santé
Crédit Photo : Dall E3