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Pourquoi Gérald Darmanin s’inspire-t-il du modèle italien pour ses super prisons ?

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Gérald Darmanin s’inspire du modèle italien pour des super-prisons dédiées aux narcotrafiquants

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment annoncé son intention de créer en France des prisons de haute sécurité spécialement conçues pour les narcotrafiquants les plus dangereux. Pour ce faire, il s’inspire du modèle italien connu sous le nom de « carcere duro ».

Une visite stratégique en Italie

Le 3 février 2025, Gérald Darmanin s’est rendu à Rome pour une visite d’étude du régime carcéral italien réservé aux détenus les plus dangereux. Au cours de cette visite, il a rencontré le procureur national anti-mafia et anti-terrorisme, Giovanni Melillo, et son homologue italien, Carlo Nordio. Cette démarche vise à comprendre en profondeur le fonctionnement du « carcere duro » et à évaluer sa possible adaptation en France.

Le « carcere duro » : un modèle de sévérité

Le « carcere duro », ou « prison dure », est un régime de détention italien prévu par l’article 41 bis du Code carcéral. Il a été introduit en 1992 pour lutter contre la criminalité organisée, notamment la mafia, après les assassinats des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino. Ce régime impose des conditions de détention extrêmement strictes :

• Isolement total : Les détenus sont placés en isolement pour empêcher toute communication avec l’extérieur.
• Restrictions des visites : Les visites familiales sont limitées et strictement surveillées.
• Contrôle des communications : Les communications téléphoniques et écrites sont sévèrement restreintes.
• Surveillance accrue : Les détenus sont constamment surveillés pour prévenir toute activité criminelle depuis la prison.

Ce régime vise à empêcher les criminels de continuer à diriger leurs activités illicites depuis leur cellule en les isolant de leur réseau.

Adaptation du modèle italien en France

En France, le problème des narcotrafiquants qui continuent de gérer leurs opérations depuis la prison est préoccupant. Selon Gérald Darmanin, « aucun Français ne comprend pourquoi certains continuent de diriger des réseaux de trafic, d’envoyer de l’argent et même de commander des meurtres depuis leur cellule ». Pour remédier à cette situation, le ministre propose de créer une prison de haute sécurité dédiée aux 100 narcotrafiquants les plus dangereux du pays. Cette prison serait conçue pour empêcher toute communication non autorisée, avec un personnel pénitentiaire spécialement formé et des mesures de sécurité renforcées.

Objectifs et défis de cette initiative

L’objectif principal de cette initiative est de renforcer la lutte contre le narcotrafic en empêchant les trafiquants incarcérés de continuer à gérer leurs activités depuis la prison. En isolant ces criminels, les autorités espèrent désorganiser les réseaux de trafic de drogue et réduire leur influence.

Cependant, l’adaptation du modèle italien en France pose plusieurs défis :

• Cadre juridique : La mise en place d’un régime de détention aussi strict nécessite des ajustements législatifs pour être conforme aux droits de l’homme et aux normes européennes.
• Infrastructure : La création de nouvelles prisons ou la transformation de prisons existantes en établissements de haute sécurité demandent des investissements significatifs.
• Formation du personnel : Le personnel pénitentiaire devra être formé aux spécificités de ce régime de détention pour garantir son efficacité et le respect des droits

Catégories : Justice

Crédit Photo : Dall E3