L’INFOX :
23 Février 1997 : Annonce du premier mammifère cloné, une brebis qui s’appelle Dolly en hommage à la chanteuse Dolly Parton, jetant en pâture les deux scientifiques responsables
🐑 Dolly, la brebis clonée : quand la science fait un coup de berger à l’éthique !
Le 23 février 1997, le monde apprend une nouvelle qui va révolutionner la biologie, ébranler la philosophie et donner des sueurs froides aux amateurs de gigot dominical : Dolly, la première brebis clonée, est née. Enfin, elle est née six mois plus tôt, mais on attendait d’être sûr qu’elle n’allait pas se transformer en monstre à trois têtes avant de l’annoncer.
Une brebis identique à une autre, créée non pas par les voies naturelles du « bélier charmant », mais par le talent de deux scientifiques un brin ambitieux : Ian Wilmut et Keith Campbell. Ces derniers ont réalisé l’impensable : copier-coller un mammifère en vrai, avec une cellule de glande mammaire. Oui, vous avez bien lu, Dolly a été créée à partir d’une cellule mammaire, d’où son nom en hommage à la généreuse Dolly Parton. Parce qu’après tout, quitte à cloner une brebis, autant y mettre une touche de country et de dérision !
🤯 Réactions en chaîne : de la science-fiction à la panique collective
L’annonce déclenche une avalanche de réactions, certaines rationnelles, d’autres franchement apocalyptiques :
🔹 Les religieux s’affolent : « L’homme joue à Dieu, bientôt on clouera Jésus avec un tournevis électrique ! »
🔹 Les scénaristes hollywoodiens s’excitent : « Vite, un film où on crée une armée de clones ! »
Dolly devient une véritable star, posant fièrement sur toutes les photos, tandis que ses créateurs, au lieu d’être fêtés comme des génies, se retrouvent soupçonnés de jouer avec la boîte de Pandore de l’humanité.
L’INFO :
🧬 La vraie histoire : Dolly, une avancée scientifique majeure
Si l’annonce de Dolly a pu donner lieu à des fantasmes de clones humains et de dystopies biologiques, elle représente avant tout une avancée majeure en biotechnologie.
📌 Comment Dolly a-t-elle été clonée ?
Le clonage de Dolly repose sur la technique du transfert nucléaire de cellules somatiques :
- Les scientifiques ont prélevé une cellule de glande mammaire sur une brebis adulte.
- Ils ont inséré son noyau dans un ovocyte (ovule) préalablement énucléé.
- Après une petite décharge électrique pour fusionner les deux, l’embryon ainsi créé a été implanté dans une mère porteuse.
- Résultat : une brebis génétiquement identique à la donneuse.
Ce processus prouve pour la première fois que les cellules différenciées (déjà spécialisées) peuvent être reprogrammées pour donner naissance à un nouvel organisme complet.
📌 Les implications scientifiques
L’expérience a démontré plusieurs points cruciaux :
✅ Il est possible de reprogrammer une cellule adulte pour la faire redevenir « totipotente » (capable de redonner un être entier).
✅ Cela ouvre la porte à la recherche sur les cellules souches, avec des applications en médecine régénérative.
✅ Les perspectives de conservation d’espèces en danger deviennent concrètes.
📌 Mais aussi des préoccupations éthiques…
Dès son annonce, Dolly relance le débat sur le clonage humain :
- Doit-on permettre la reproduction artificielle d’un individu ?
- Quels seraient les droits d’un clone ?
- Peut-on se « dupliquer » pour prolonger sa vie ?
Face à ces questions, plusieurs pays interdisent immédiatement le clonage humain, mais continuent d’explorer ses applications médicales et agricoles.
📌 La vie (et la fin) de Dolly
Dolly vit 6 ans et demi, une durée plus courte que la moyenne des brebis. Elle souffre de problèmes articulaires et pulmonaires précoces, soulevant la question de la viabilité à long terme du clonage. En 2003, elle est euthanasiée en raison d’une maladie pulmonaire incurable. Son corps est aujourd’hui exposé au musée national d’Écosse, tel une rock star scientifique.
Catégories : Histoire
Crédit Photo : Dall E3